Comment trouver un.e gynécologue féministe, bienveillant.e ?
À l’occasion de la JOURNÉE INTERNATIONALE DU DROIT DES FEMMES, je souhaitais prendre la parole autour d’un sujet qui me touche directement: celui des violences gynécologiques. Aujourd’hui, je peux le dire, je l’ai vécu.
Lors de la pose de mon stérilet en cuivre, ma gynéco actuelle du cabinet GYNESTRA STRASBOURG m’a posé un DIU. Je suis nullipare (je n’ai jamais accouché), et un grand nombre de gygy refusent de poser ce dispositif de contraception à des femmes comme moi. Trop « serrée », « déconseillé », « non adapté », j’en ai entendues des vertes et des pas mures…et ma gynéco, sans même m’expliquer le pourquoi du comment, refusait avec véhémence. Sauf qu’à mon niveau, et comme je le disais dans cet article autour de ma pose de stérilet, je ne supportais plus aucune contraception hormonale, j’ai donc dû faire un choix.
Tant bien que mal, j’ai réussi à « convaincre » ma gynéco, qui a comme voulu me « faire payer » mon choix…enfin c’est ma sensation…elle n’arrivait pas à faire tenir le spéculum, car j’étais trop stressée, je n’arrivais pas à me détendre. J’avais une peur bleue de ce qui allait m’arriver et je n’ai eu le droit à aucune douceur juste à un « mais détendez-vous à la fin, sinon on n’y arrivera pas »…. au bout de quelques tentatives infructueuses, la gynéco me dit « bon, il faut que vous m’aidiez, tenez votre spéculum comme ça… » oui, vous avez bien lu, lors de la pose de mon stérilet, c’est moi qui ai tenu mon spéculum….froid, douloureux, intrusif au possible….j’avais peur, j’avais froid, j’avais mal.
Au bout d’un moment, elle compte « 1,2,3 » et enfonce le stérilet profondément. J’ai fait un malaise. Je suis tombée dans les pommes tant la douleur était forte. J’avais l’impression d’être déchirée de l’intérieur. Sur ce, elle me tapotte l’épaule en me tendant un Doliprane et en me disant surtout qu’il est temps que je parte. J’ai été mise à la porte les jambes flageolantes, transie de douleur. J’ai appelé mon mec pour qu’il vienne me chercher car je ne pouvais plus marcher. On m’a laissée partir seule, je me suis écroulée contre un mur seule dans la rue en attendant Cédric. Quand il est venu, il m’a vue comme ça, presque à même le sol…il n’a pas compris comment on a fait pour me laisser comme ça. Pour moi, ce n’était pas si choquant. J’étais habituée à vivre dans la violence, dans le « drama ». Je n’ai donc jamais relevé, j’étais traumatisée, mais pour moi c’était normal, c’était comme ça que ça se passait.
Depuis, comme je le détaille dans mon article qui traite de mes douleurs post pose du stérilet, je suis retournée au cabinet pour des douleurs juste atroces. J’ai bien évidemment été accueillie par ma gynéco avec un « je vous l’avais bien dit, mais vous n’avez pas voulu m’écouter », donc un joli discours moralisateur, sans aucune aide ou solution. Quand je lui ai dit que j’avais mal à en crever pendant mon SPM, elle m’a simplement répondu que c’était comme ça, que la seule solution était de repasser à la pilule, chose que je ne peux envisager tant elle m’a rendue malade. Ce n’est que 4-5 ans après, en racontant mon histoire autour de moi, que j’ai pris conscience que j’avais subi des violences gynécologiques…je ne le savais même pas…cette sensation que j’avais au creux du bide était en fait justifiée, je me sentais trahie, violentée, mais je ne savais pas pourquoi puisque j’ai vécu dans cette espèce de culpabilité médicale !
C’est pour cette raison que j’ai souhaité partager avec vous toutes une de mes trouvailles : la liste éditée par le « collectif d’usagères » Gyn&co qui compte plusieurs centaines d’adresses de gynécologues et sages femmes féministes, lesbian freindly, bienveillants et à l’écoute.
Recensant les adresses situées en France, les adresses sont aussi disponibles sous forme de carte. Le site classe les praticiens et praticiennes en plusieurs catégories : « accompagnement parcours trans », « endométriose », « gros et grosses friendly », « personnes racisées friendly », « sans jugement sur les « prises de risque », etc…
C’est juste génial qu’un collectif ait proposé cela ! J’ai justement pris RDV chez une nouvelle gygy via ce site. J’ai déjà hâte d’avoir mon RDV pour vous en dire plus, mais la seule chose dont je sois sûre aujourd’hui, c’est que ça ne pourra pas être pire qu’avant, et que sais ce que j’accepte dorénavant, ou non.
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