2 jours sur la route des vins

Allez vin, on est bien !

Comme tu as pu le suivre il y a 15 jours sur mon instagram, je suis partie en vadrouille sur la route des vins dans le cadre d’un blogtrip organisé par l’agence Rouge Granit et les vins d’Alsace, garants des vins dans la région.

J’ai beau être haut-rhinoise et venir de Colmar (et surtout, avoir fait toutes les fêtes du vin du coin avec tout ce qui va avec 😂), je n’en reste pas moins complètement ignorante dans ce domaine, il était donc temps de vivre une expérience comme celle-ci.

Il faut savoir avant toute chose, que l’exceptionnelle diversité des Vins d’Alsace réside notamment dans le fait que la plupart des communes viticoles sont établies sur une mosaïque de sols d’une richesse et d’une diversité sans équivalent. En Alsace, on est très vin blanc, mais on cultive 7 cépages différents : du riesling, pinot blanc, gris et noir, sylvaner, muscat, gewurtz. Les vins disposent aujourd’hui de l’AOC – appellation d’origine contrôlée.

Reconnue en 1962, l’AOC ALSACE représente aujourd’hui plus de 70 % de la production dont 90 % de vins blancs. En 2011, l’AOC ALSACE a été complétée par deux dénominations géographiques : les « Communales » et les « Lieux-dits ». Source : vins d’Alsace

Dans ces deux jours de blogtrip, on a appris beaucoup sur la viticulture biodynamique, qui est un système de production qui vise à renforcer la vie du sol et à mettre en symbiose la plante avec son environnement : ce qui permet de produire des vins avec une expression marquée du terroir. La différence avec la viticulture biologique, c’est l’utilisation de préparats à base de plantes, diffusés à dose homéopathique sur la vigne ou le sol. Toutes ces opérations respectent un calendrier lunaire et cette technique possède des labels bien spécifiques : Demeter et Biodyvin.

Première étape : la Maison Joseph Cattin de Voegtlinshoffen

Avec plus de 60 hectares de vignes, la famille Cattin constitue l’une des plus grandes maisons familiales alsaciennes exploitant son propre vignoble. Ses parcelles se concentrent sur trois régions : la commune de Voegtlinshoffen, autour de Steinbach et près de Colmar.

Ce premier arrêt matinal promettait déjà un séjour idéal. La cave Cattin s’est refait une beauté dans un design moderne et propose un espace de dégustation superbe avec terrasse en mode vue panoramique sur les vignobles. Dedans, un imposant bar design trône dans la pièce, de quoi faire des dégustations comme il se doit, de toute façon, qu’on soit dedans ou dehors, les cadres sont à chaque fois superbes. La Maison Cattin propose une large collection de vins : du Crémant d’Alsace aux Grands Crus en passant par les Sélection de Grains Nobles, elle s’inscrit en tant qu’ambassadrice du vignoble alsacien.

Durant la visite, on a eu la chance de voir la cave des foudres (les tonneaux en bois dans lesquels le vin grandit) et c’est impressionnant l’atmosphère qui règne dans ce genre d’endroit : on est immédiatement plongés dans une odeur de mous de raisin qui se mélange à celle du bois des foudres et de la cave. S’en est suivi une dégustation de vins, dont un crémant délicieux qui m’a vraiment réconciliée avec ce type de vin. La dégustation était carrément cool puisqu’accompagnée de mets correspondant à chacun des vins dégustés, une belle expérience couronnée par les explications d’Anaïs Cattin, épouse de Jacques Cattin qui a rejoint l’exploitation en 2012 et qui développe notamment l’oenotourisme dans le domaine.

Le restaurant gastronomique « l’Altévic » à Hattstatt

Midi, la faim de la visite dans la cave Cattin a sonné pour laisser place à une toute autre expérience : un déjeuner avec de jeunes viticulteurs à l’Altevic, qui a à sa tête, Jean-Christophe Perrin, chef étoilé de l’ancien caveau d’Eguisheim. Situé à Hattstatt dans le Haut-Rhin, le chef change sa carte des menus toutes les semaines et propose des prix attractifs variant de 22€ pour un menu de midi, jusqu’à 31,50€ le soir. On est accueillis dans un loft simple, brut, un espace contemporain, baigné de lumière et entièrement vitré. La cuisine, pétillante et différente de Jean-Christophe Perrin, assure a nos papilles une carte de saison, avec des saveurs multiples tirées des voyages et des diverses expériences gustatives autour du monde du chef.

Cette jolie parenthèse gourmande partagée avec des viticulteurs passionnés m’a plu au plus haut point, puisqu’on était accompagnés de gens généreux et à fond dans leur métier. Les plats étaient tous meilleurs les uns que les autres et je ne saurais dire ce que j’ai préféré (quoique…le boudin blanc aux truffes m’a juste renversée !). Adresse à tester d’urgence les enfants !

Visite et dégustation au domaine Barmès-Buecher

Encore une très chouette expérience que voilà cette visite de cave ! La famille Barmès-Buecher se trouve à quelques kilomètres de Colmar et d’Eguisheim et a été créé en 1985 par Geneviève Barmès (née Buecher) et François Barmès son époux. Une jolie fusion et surtout, une belle histoire d’amour de l’autre et d’amour du vin.

Geneviève et François optent pour une culture biodynamique de la vigne prônant une agriculture en accord avec la nature, le vivant et les cycles naturels. En 1998, les 15 hectares du Domaine sont convertis en biodynamie, et certifiés à partir de 2001. Ce mode de culture permet d’être plus proche des terroirs et de mieux comprendre l’environnement qui entoure la vigne et son vigneron.

Il y a peu, Sophie et Maxime, les enfants du couple de viticulteurs, ont été obligés d’accélérer la reprise du domaine, du fait de la tragique disparition de leur papa, François Barmès en 2011. Sophie, qui ne souhait pas travailler au sein du domaine à l’origine, est finalement revenue au bercail après un certain temps en Australie, pour poursuivre le développement de l’héritage qu’aura laissé son papa. Elle le fait aujourd’hui avec passion, en travaillant main dans la main avec son frère et sa maman Geneviève. Après une rapide visite du domaine, nous avons eu la chance de goûter différents vins (dont un blanc incroyable que j’ai acheté pour accompagner mes huitres à Noël 😉). Nous avons pu déguster de véritables vins de terroir , certains, d’une originalité sans pareils, le tout accompagnés des précieuses explications de Sophie, qui réussi avec brillo à transmettre son amour du vin. Pour dire, la grand-mère de cette dernière a même préparé des biscuits de Noël pour accompagner la dégust’. Une seule chose à retenir, si vous passez par la route des vins, un arrêt dans ce domaine est un incontournable !

Jour 2 : la visite d’Eguisheim

Comment ne pas passer par un des plus beaux villages alsaciens ? IMPOSSIBLE, dès que tu le peux, tu DOIS aller y faire un tour, car c’est beaucoup trop mignon ! Eguisheim est l’un des plus beaux et typiques villages d’Alsace avec ses maisons à colombages, ses remparts et son château des Comtes sur la place centrale. La ville est entourée de collines recouvertes de vignes et est surplombée par les Trois-Châteaux qui veillent sur elle. Le village apporte toute son authenticité à la route des vins et en un incontournable lorsqu’on visite les vignobles alsaciens. Encore plus beau à la période de Noël, grâce aux décorations qui ornent les petites maisons à colombage, on a l’impression de faire bons de plusieurs siècles dans le temps tellement on est immergé dans une ambiance rétro-romantique.

Dernier arrêt : la visite de la cave Wolfberger à Eguisheim

Dans ce si joli village d’Eguisheim se tient un des domaines les plus connus du secteur : la cave Wolfberger.

Wolfberger, c’est 115 ans de savoir-faire au service du vignoble alsacien, et est une cave coopérative. En gros, ils travaillent avec des viticulteurs de la région, qui cultivent le raisin pour le revendre à la cave Wolfberger, qui en fait par la suite, du vin. Cela s’adresse notamment à des vignerons qui n’auraient pas assez de parcelles pour que la production de vin soit rentable. On connait tout bien le domaine, car c’est lui que l’on voit le plus dans les linéaires des magasins.

La cave est immense, l’espace boutique tout autant, le nombre de produits référencés tout pareil. C’est franchement différent de tout ce qu’on a pu découvrir durant ces deux jours et je dois avouer que je préfère les petites caves avec de véritables passionnés que d’aller vers un des leaders du vin « industriel« . Cela dit, certains produits sont très intéressants, j’ai par exemple acheté une crème de vin chaud, un des best seller du domaine que j’ai même déjà testé deux fois, c’est super bon, c’est vrai que c’est incroyable, sans aucun épice, juste avec la liqueur on a exactement le goût du vin chaud, j’ai été scotchée ! On a aussi découvert un tout nouvel amer « fleur de bière » de Noël (qu’on nous a offert) et que j’ai d’ores et déjà testé et approuvé avec ma belle famille 😉

Le mot de la fin..

En bref, cette cave est intéressante à visiter, les explications sont précises, l’accueil super sympa et on y trouve de tout, sachant que les produits restent de qualité. Le petit hic, c’est pas vraiment ma propre vision du vin, moi j’le préfère fait de A à Z par le vigneron producteur-récoltant…mon côté vieille grue sans doute ^^

Sachant que durant tout le séjour, on a rencontré des mecs comme Frédéric Hertz (du domaine Albert Hertz) qui nous a fait goûter un gewurtz immensément bon, un jeune mec qui reprend le domaine familial et qui, au travers de cet héritage, se lance un défi personnel très important (oui tu l’auras compris, Fred c’est mon viticulteur chouchou ^^), c’est dur pour moi d’oublier le magnifique exemple donné par ces nouvelles générations de vignerons. Une chose est sûre : le vin a encore de beaux jours devant lui en tous cas, tant qu’il reste dans les mains de ce type de personnes.