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Bref, j’ai 30 printemps

Le cap des 30 ans

À 16 ans, compte les mois, les jours et les semaines avant nos 18 ans pour enfin être libre et commencer à vivre. À 16 ans, on pense être plus fort que tout, que la vie s’offre à nous. On pense alors que les parents sont des graves entraves dans notre recherche infinie de liberté. Pour certaines personnes, c’est faux ; certains ont eu des parents- ressorts qui les ont propulsé le plus haut qu’ils ont pu dans le monde adulte. D’autres ont eu moins de chance et ont dû attendre la délivrance de la majorité pour enfin pouvoir voler. Je fais partie de cette catégorie.

Puis, un beau jour, je les ai eus, mes foutus 18 ans. Je suis enfin partie. J’ai quitté mon entrave et j’ai commencé à vivre. Ce départ s’est teinté de mésaventures et de désillusions, à 18 ans, quand on est seul et totalement indépendant, les choses se vivent différemment. J’en suis venue à attendre impatiemment mes chers 20 ans. À cet âge, on ne peut qu’être mature, nan ? On se dit même qu’on est prêt à se poser, à se marier, à avoir maison, appartement ou enfants, on se dit que c’est sans doute ça, d’être grand. Il aura fallut attendre deux ans pour se dire que non, définitivement, il faudra encore attendre quelques temps. Un beau printemps, j’ai eu 21 ans. Le plus marrant là-dedans, c’est qu’à cet instant, on est sûr et certain que les années qui nous séparent du chiffre 3, celui qui annonce les problèmes droit devant soi, sont encore loin, mais c’est à ce moment précis que les mois deviennent des minutes et les jours des secondes. C’est 3 fois rien.

On comprend enfin que tout n’est qu’une question de temps. J’ai récemment compris que le seul Dieu qui existe sur terre est le temps. Il n’y a que le temps qui rythme nos palpitants. Prendre le temps ou avoir le temps sont autant d’expressions de jeune gamin sans lendemains. Comment peut-on seulement prendre le temps, alors que c’est lui qui nous prend ?

Puis viens ce fameux jour des 25 ans. Waw, on se retourne alors pour voir le chemin parcouru, toujours pas de mariage ou gamin en vue, en même temps, la fête continue, elle fait vibrer nos êtres et jamais au grand jamais on ne souhaiterait que ça s’arrête. L’école est officielement finie, les diplômes obtenus et nous, affranchis. 5 ans avant l’abominable chiffre 3, je suis jeune, et ça restera comme ça !

Chaque printemps, les bougies s’allument, s’éteignent et s’enchainent, entrainant irréversiblement la chute vers ces fameux 30 ans. Je n’ai jamais eu peur d’avoir un âge, ou de passer à un stade supérieur en devenant sage, mais cette fois, ça n’était pas comme ça. Tout d’un coup, je prends conscience que le temps file aussi vite qu’une étoile que l’on a à peine le temps d’apercevoir. Je regarde autour de moi et on me rends compte que mon petit papa, à qui je voue encore un amour d’enfant, grisonne et se ride tout doucement. C’est hallucinant comme en une bougie tout s’affole, on sent chaque seconde qui s’envole. On sait bien que l’on n’a aucune emprise sur ce temps qui défile, c’est un peu comme le gâteau auquel il manquerait sa cerise. On se sent impuissant, comme un puis sans fond. Alors on comble de souvenirs, d’idées matures et de sourires, pis ‘faut avouer que la confiance est la seule constante qui soi, puisqu’elle vient progressivement soutenir nos voix. Si je devais dresser le bilan,  alors certes, le temps n’est plus lent, mais sa fugacité le rend plus important. On profite d’une image et d’un moment suspendu pour dompter sa peur de l’inconnu. Avoir 30 ans qui sait, ça peut aussi être marrant ?

 

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Cha’

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